Vous envisagez de recruter un intermittent du spectacle ? Il faut savoir que le régime social des intermittents du spectacle vivant nécessite une gestion particulière. En effet, ils ont un régime spécifique. Ce ne sont pas des travailleurs indépendants, mais des salariés. Découvrez les charges sociales des intermittents du spectacle vivant en 2025, ainsi que les obligations afférentes des employeurs.
Nos experts-comptables et gestionnaires de paie font le point pour vous aider à y voir clair et à sécuriser vos pratiques.
Sommaire :
- Qui sont les intermittents du spectacle ?
- Quelles sont les charges sociales applicables aux intermittents du spectacle ?
- Les charges sociales des artistes intermittents du spectacle
- Les charges sociales des techniciens intermittents du spectacle
- Les paramètres Audiens pour la retraite, la prévoyance et les congés spectacles
- Le régime de l’assurance chômage des intermittents du spectacle
- Quelles sont les autres charges payées par l’employeur d’un intermittent du spectacle ?
- Se faire accompagner pour gérer les charges sociales des intermittents
- FAQ :
- Quelle est la différence entre un artiste et un technicien intermittent ?
- Faut-il remplir une attestation employeur mensuelle pour chaque contrat d’intermittent ?
- Comment fonctionnent les congés payés des intermittents du spectacle ?
Qui sont les intermittents du spectacle ?
Les intermittents du spectacle sont des artistes et techniciens professionnels employés le plus souvent temporairement par des structures du secteur culturel (théâtres, compagnies, sociétés de production, etc.).
S’il est tout à fait envisageable de les engager pour une durée indéterminée, ils sont généralement embauchés à l’aide d’un contrat de travail à durée déterminée d’usage (CDDU ou CDD d’usage).
Comme chaque salarié, ils doivent faire l’objet de bulletins de paie, d’une déclaration à l’Urssaf et du versement de cotisations sociales. Sur ce dernier point, leur régime diffère. Les règles de calcul des cotisations et contributions sociales des intermittents du spectacle ne sont pas toujours identiques à celles du régime général des salariés. Il est donc nécessaire d’avoir une connaissance pointue des spécificités liées à la paie et aux questions sociales du secteur du spectacle vivant.
Quelles sont les charges sociales applicables aux intermittents du spectacle ?
Le régime social des intermittents du spectacle diffère de celui des salariés classiques. Néanmoins, il n’a pas subi de grandes modifications en 2025. Le calcul des cotisations sociales et patronales demeure identique, sauf en ce qui concerne la valeur du SMIC prise en compte pour les réductions des taux des cotisations patronales d’assurance maladie et d’allocations familiales. Quant aux paramètres Audiens, l’organisme qui assure la protection sociale des professionnelles de la culture, ils sont également inchangés.
Découvrons en détail les charges sociales et le régime d’assurance chômage des intermittents du spectacle.
Les charges sociales des artistes intermittents du spectacle
Les artistes intermittents du spectacle (comédiens, chanteurs, musiciens, etc.) bénéficient de règles spécifiques en matière de cotisations de Sécurité sociale (maladie, vieillesse, accidents du travail et allocations familiales), ainsi que pour la contribution au fonds national d’aide au logement (FNAL). Pour ces professionnels, vous devez calculer le montant de leurs cotisations sociales à partir de leur salaire brut.
A noter : il y a un abattement lorsque des frais professionnels sont engagés. En revanche, ce sont les taux de droit commun qui sont à prendre en compte.
Taux des cotisations patronales | Taux des cotisations salariales | |
Assurance maladie, maternité, invalidité, décès | • taux réduit : 4,90 %
• taux plein : 9,10 % |
0,91 % (uniquement dans le Haut-Rhin, Bas-Rhin et la Moselle) |
Contribution solidarité autonomie (CSA) | 0,30 % | |
Assurance vieillesse | • 1,41 % sur la totalité
• 5,99 % dans la limite du plafond |
• 0,28 % sur la totalité
• 4,83 % dans la limite du plafond |
Allocations familiales | • taux réduit : 2,42 %
• taux plein : 3,68 % |
|
Contribution au dialogue social | 0,016 % | |
FNAL | • moins de 50 salariés : 0,07 % dans la limite du plafond
• 50 salariés ou plus : 0,35 % |
|
Accidents du travail | Taux AT de l’entreprise abattu de 30 % | |
CGS imposable | 2,40 % sur 98,25 % du salaire brut dans la limite de 188 400 € en 2025 | |
CGS non imposable | 6,80 % sur 98,25 % du salaire brut dans la limite de 188 400 €, en 2025 | |
CRDS | 0,50 % sur 98,25 % du salaire brut dans la limite de 188 400 € en 2025 |
Bon à savoir : Les cotisations destinées à France Travail concernant des salariés du cinéma-spectacle sont à déclarer et à payer lors de la déclaration sociale nominative (DSN).
Les charges sociales des techniciens intermittents du spectacle
Lorsque vous avez recours à des techniciens intermittents du spectacle (régisseurs, machinistes, cadreurs, etc.), les taux de droit commun s’appliquent, sauf en ce qui concerne :
- l’assurance chômage ;
- la retraite complémentaire.
Bon à savoir : dès lors que vous n’avez pas une activité principale de diffusion ou de production de spectacle, ni d’exploitation de lieux de spectacle et que vous embauchez un intermittent du spectacle vivant, vous devez recourir au guichet unique du spectacle occasionnel (GUSO) pour effectuer les déclarations et les paiements des cotisations auprès des organismes de protection sociale.
Cette plateforme vous permet également de réaliser :
- les déclarations préalables à l’embauche ;
- les déclarations uniques et simplifiées ;
- les contrats de travail ;
- les déclarations annuelles des données sociales ;
- les attestations d’emploi destinées à France Travail ;
- les certificats d’emploi pour les congés spectacles.
Retraite complémentaire, prévoyance et assurance chômage : comment sont-elles calculées ?
La cotisation retraite complémentaire et la contribution d’équilibre générale des intermittents spectacle dépendent de leur classification : cadre ou non-cadre.
Pour les non-cadres, ce sont les plafonds annuels qui sont retenus, c’est-à-dire :
- 47 100 euros pour la tranche 1 (fraction du salaire du premier euro au plafond de la Sécurité sociale) ;
- 329 700 euros pour la tranche 2.
- À noter : cela correspond à un salaire brut de 376 800 euros.
En revanche, vous devez prendre en compte les plafonds journaliers pour les cadres, à savoir :
- 216 euros pour la tranche 1 ;
- 1 512 euros pour la tranche 2.
À noter : cela correspond à un salaire brut de 1 728 euros.
Le salaire de votre intermittent dépasse le plafond de la Sécurité sociale ? La contribution d’équilibre technique (CET) est due dans la limite de la tranche 1 et de la tranche 2.
À titre d’exemple, la CET n’est pas à payer pour un intermittent qui perçoit 40 000 euros de salaire brut.
Les taux applicables pour la cotisation retraite complémentaire, la contribution d’équilibre générale, la CET et l’association pour l’emploi des cadres :
Artistes intermittents non-cadres | Techniciens intermittents non-cadres | Artistes et techniciens intermittents cadres | |
Retraite complémentaire | • T1 : 4,44 % pour la part salariale et 4,45 % pour la part patronale
• T2 : 10,79 % pour la part salariale et 10,80 % pour la part patronale |
• T1 : 3,93 % pour la part salariale et 3,94 % pour la part patronale
• T2 : 10,79 % pour la part salariale et 10,80 % pour la part patronale |
• T1 : 3,93 % pour la part salariale et 3,94 % pour la part patronale
• T2 : 8,64 % pour la part salariale et 12,95 % pour la part patronale |
Contribution d’équilibre général | • T1 : 0,86 % pour la part salariale et 1,29 % pour la part patronale
• T2 : 1,08 % pour la part salariale et 1,62 % pour la part patronale |
• T1 : 0,86 % pour la part salariale et 1,29 % pour la part patronale
• T2 : 1,08 % pour la part salariale et 1,62 % pour la part patronale |
• T1 : 0,86 % pour la part salariale et 1,29 % pour la part patronale
• T2 : 1,08 % pour la part salariale et 1,62 % pour la part patronale |
CET | 0,14 % pour la part salariale et 0,21 % pour la part patronale | 0,14 % pour la part salariale et 0,21 % pour la part patronale | 0,14 % pour la part salariale et 0,21 % pour la part patronale |
Association pour l’emploi des cadres | 0,036 % |
Les intermittents du spectacle ont également le droit à des garanties de prévoyance et de santé. La base de calcul est leur salaire brut dans la limite de la tranche 1 journalière.
Prévoyance | Fonds collectif du spectacle pour la santé | |
Non-cadres | • 0,12 % pour la part salariale • 0,34 % pour la part patronale |
0,70 % de la part patronale |
Cadres | • 0,12 % pour la part salariale • 0,88 % pour la part patronale |
0,74 % de part patronale |
Enfin, le taux de la cotisation « congés spectacles » des artistes et des techniciens intermittents du spectacle a été défini à 15,50 % pour la période du 1er avril 2025 au 31 mars 2026. Il s’applique sur le salaire brut.
Le régime de l’assurance chômage des intermittents du spectacle
Les intermittents du spectacle cotisent à l’assurance chômage, mais dans le cadre d’un régime spécifique. Sachez qu’il existe d’ailleurs un site France Travail dédié aux intermittents du spectacle : Spectacle | France Travail.
À titre d’exemple, l’ouverture de leur droit à indemnisation (pour percevoir des allocations chômage) n’est possible que si les intermittents justifient d’au moins 507 heures de travail sur les 12 derniers mois au moment de l’inscription à France travail. Les droits sont alors ouverts pour une durée de 12 mois et les heures ayant déjà servi au calcul des droits ne sont pas réutilisables.
Par ailleurs, les intermittents du spectacle ne sont pas concernés par la nouvelle modulation de la durée d’indemnisation en fonction de la situation du marché du travail en France.
Bon à savoir : la formule de calcul de leur allocation journalière, les franchises et le différé sont également différents.
Quant au taux des cotisations chômage, il est plus élevé que pour les autres professions. Il a été fixé à 11,40 au 1er mai :
- 2,4 % pour la part salariale ;
- 9 % au 1er mai pour la part employeur (4,05 % de contribution de droit commun et 5 % de contribution spécifique).
Il passe à 11,90% au 1er mai pour les CDDU inférieur à trois mois.
Depuis le 1er mai 2025, le taux de droit commun de votre contribution employeur a été revu à la baisse : 4 %.
Quelles sont les autres charges payées par l’employeur d’un intermittent du spectacle ?
En tant qu’employeur d’un ou de plusieurs intermittents du spectacle, vous êtes tenu d’effectuer des versements supplémentaires, à savoir, pour :
- la formation continue à l’assurance formation des activités du spectacle (AFDAS) ;
- la médecine du travail auprès de Thalie Santé (ex CMB).
Se faire accompagner pour gérer les charges sociales des intermittents
La gestion des paies et des déclarations des intermittents du spectacle demande une expertise pointue entre :
- la multiplicité des contrats ;
- les différents organismes d’affiliation ;
- les divers taux à appliquer.
Pour sécuriser vos pratiques et éviter les risques de redressement en cas de mauvaise déclaration, l’accompagnement par un cabinet d’expertise comptable habitué aux spécificités de votre secteur d’activité est vivement recommandé.
Compta-Theatre – Groupe Exentys est un cabinet d’experts-comptables parisien spécialisé dans le secteur du spectacle vivant. Notre équipe, composée d’experts-comptables et de gestionnaires de paie expérimentés, maîtrise parfaitement toutes ses particularités (régime de l’intermittence, comptabilisation des subventions, etc.) pour vous aiguiller au mieux.
FAQ – gestion des charges sociales des intermittents du spectacle
1. Quelle est la différence entre un artiste et un technicien intermittent ?
Un artiste exerce une activité de représentation et/ou d’interprétation (comédien, chanteur, danseur, etc.), alors qu’un technicien participe à la mise en œuvre technique du spectacle ou de la production (cadreur, régisseur, etc.). Néanmoins, les deux catégories peuvent être des intermittents du spectacle.
2. Faut-il remplir une attestation employeur mensuelle pour chaque contrat d’intermittent ?
Oui, l’attestation employeur mensuelle (AEM) est obligatoire pour chaque contrat conclu avec un intermittent. Vous devez la transmettre à France Travail au plus tard le 15 du mois suivant la période travaillée. Elle permet à l’intermittent de faire valoir ses droits à l’assurance chômage.
3. Comment fonctionnent les congés payés des intermittents du spectacle ?
Les intermittents et leurs employeurs cotisent auprès de la caisse des congés spectacles. C’est à l’intermittent de déposer une demande de congés auprès de celle-ci pour percevoir une indemnité.