La valeur patrimoniale est la valeur du passé, la photographie d’un instant t. Patrimoine est synonyme d’actif. Appliquer la méthode patrimoniale, c’est mesurer la valeur des actifs d’une entreprise du spectacle.

En termes comptables, on parle d’actif net de dette. Pour comprendre cette notion, il faut se pencher sur le bilan de votre entreprise artistique et saisir comment il fonctionne :

  • Qu’est-ce que l’actif du bilan ? Il s’agit de l’ensemble des éléments accumulés depuis l’origine par l’entreprise du spectacle. De la trésorerie (en bas du bilan) à l’immobilier (en haut) : c’est l’ensemble des éléments matériels et immatériels (les marques, par exemple) à la disposition de la structure.
  • Qu’est-ce que le passif du bilan ? Le passif répond à une question simple : comment les actifs ont-ils été financés ? Le passif s’attache à décrire la source du financement de l’entreprise du spectacle. Cela explique pourquoi l’actif et le passif sont toujours parfaitement équilibrés : l’un est financé par l’autre, les valeurs sont équivalentes.

En haut du passif figurent les capitaux propres, qui comprennent le capital social (les apports initiaux des associés), les réserves (les bénéfices non distribués) et le résultat de l’exercice en cours. Cela correspond à la situation nette de l’entreprise du spectacle.

Problématiques et limites de la méthode patrimoniale

Evaluer une entreprise artistique à hauteur de ce qu’elle possède, après avoir retranché ses dettes, semble être un raisonnement logique. Il est en tout cas difficile d’affirmer que l’entreprise vaut moins que cela ! Une difficulté réside néanmoins dans les retraitements.

Quels sont les retraitements à effectuer pour parvenir à une évaluation optimale ?

La méthode patrimoniale consiste à faire le total des actifs moins les dettes, ce qui correspond aux capitaux propres. Mais demeure la question de savoir comment les actifs sont évalués. En comptabilité, on procède en prenant leur valeur d’origine, moins les amortissements.

Cependant, la valeur des actifs nets d’amortissement ne reflète pas nécessairement leur prix de revente au moment où l’entreprise artistique est évaluée. Bien souvent, on constate que la valeur réelle des actifs ne correspond pas à leur valeur comptable. Plusieurs cas usuels conduisent à cette situation…

Deux exemples de retraitement

  • Lorsque les stocks d’une entreprise artistique sont surévalués, leur valeur peut être revue à la baisse pour cause de dépréciation par exemple. Dans ce cas, le retraitement se fera au détriment du vendeur.
  • Lorsqu’un immeuble (un théâtre, une galerie d’art…) acquis de nombreuses années auparavant, a été totalement amorti, il va figurer pour une valeur nulle au bilan alors que son prix réel est très important. Dans ce cas, on procède à une réévaluation du bilan qui inclut la valeur réelle de l’immeuble. Le retraitement joue cette fois en faveur du vendeur.

Pour conclure, la logique de la méthode patrimoniale est entièrement tournée vers le passé de l’entreprise artistique. Ce procédé propose une photographie de tout ce qui a été stocké dans l’entité depuis sa création. A l’inverse, la méthode du rendement construit son raisonnement sur l’avenir.